Le transhumanisme prend le métro.

Si les civilisations vont continuer à s’entrechoquer comme des plaques tectoniques venant au contact l’une de l’autre, je ne pense pas qu’une guerre de civilisation aura lieu : L’Islam est trop divisé et n’a pas les moyens de s’attaquer à l’Occident autrement qu’en essayant de le subvertir démographiquement, et les États-Unis et la Chine ont trop à perdre dans un conflit qui détruirait la planète et ne ferait aucun vainqueur. Et puis ces deux grandes puissances sont engagées dans une même voie, le transhumanisme, qui va les faire converger. Je pense donc comme Michel Onfray et contre Éric Zemmour dont j’apprécie le combat, que si guerre de civilisation il y a, elle se fera entre des États constitués collaborant dans un vaste Système intégré, et des dissidents, résistants à une forme de modernité. Nous assistons donc à la fin des civilisations humaines et à l’émergence d’un transhumanisme, de fait, non humain, inhumain. Et le transhumanisme est déjà en marche. Il prend même le métro.

On apprend que la direction de la RATP va bientôt supprimer les tickets de métro pour les dématérialiser, dans un premier temps sur les portables des usagers. À terme, on ne pourra donc plus en acheter, mais les charger via une appli. On peut imaginer que la SNCF et les compagnies aériennes emprunteront le même chemin. Et ce dont il s’agit, c’est bien de dématérialiser toutes nos relations, pour les transférer sur le net, via des portables, dont le cœur va se réduire à la dimension d’une puce qui pourra être implantée sous l’épiderme de ce qui ne sera plus vraiment un humain. D’où les travaux sur l’identité numérique sans lesquels on ne comprend pas l’importance de la portabilité de nos numéros de téléphone. Demain, un seul numéro PIN identifiera l’individu (comme tous les autres objets) et « signera » toutes ses relations au Système : pour appeler des amis, déclarer ses impôts, acheter un billet de train ou de cinéma, s’informer, se faire contrôler partout et en permanence. Car la puce qu’il aura sous la peau dialoguera en permanence – plus besoin de se connecter, plus moyen de se déconnecter – avec son environnement, et le cloud où toute sa vie sera transférée, dupliquée : ses contrats, ses achats, son carnet médical, son casier judiciaire, les photos de ses vacances, ses tchats, toutes ses informations privées, toute sa vie. Et quand il passera au péage du métro, sa puce sera reconnue par un portique électronique, comme pour un télépéage autoroutier. Et dans cette nouvelle civilisation 4.0, chaque personne sera donc en permanence sous le « regard » panoptique et inquisiteur d’un « Big Brother » doté d’une Intelligence Artificielle et d’une capacité mémorielle extravagante. Et c’en sera fini de nos libertés individuelles quand nous serons transparents à un Système qui sera celui de l’Administration et du Marché, fatalement unis dans cette entreprise totalitaire. Et les gens comme moi qui ne peuvent plus aller boire un coup dans un bar – je me suis fait vacciner par conviction, mais j’ai déchiré mon pass, car je ne veux pas être contrôlé en permanence – ne pourront plus prendre le métro ou le train, donc voyager.

C’est donc une atteinte majeure aux libertés sur laquelle la CNIL n’a rien à dire. Il est donc urgent de supprimer la CNIL, plus complice que défaillante, et de créer un Comité National d’Éthique indépendant qui n’existe pas aujourd’hui, et qui pourrait s’exprimer sur la quatrième révolution industrielle et ses dangers pour l’homme. Le Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé ayant une autre vocation. C’est un problème, plus important, mais la jeunesse s’en fout, que la dérive climatique, car qu’importe de survivre au réchauffement climatique, si c’est pour revivre 1984.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *