Poursuivons

Restons sur le registre de la responsabilité, donc du respect, pour évoquer un autre point, sur lequel je reviendrai après avoir assimilé la dernière encyclique du pape : « Laudato Si »Encyclique de François. Comment peut-on prétendre respecter la vie, quand on n’est pas prêt à partager des espaces vitaux avec des espèces dont la survie dépend ? ; sans même parler de droit des animaux, concept qui philosophiquement ne tient pas. En effet, les animaux n’ayant pas notre niveau de conscience ne sauraient avoir ni droits ni devoirs. Ce n’est donc pas une question de droit, mais de responsabilité. L’homme se hisserait au niveau de ses prétentions, de sa prétendue humanité s’il assumait les responsabilités que son intelligence opérative, son habileté manuelle, sa force relative, les technologies qu’il a développées, lui assignent. Faut-il rappeler que la responsabilité est avant tout une injonction morale, avant même d’être un commandement du droit. Je veux parler de la responsabilité du fort face au faible, du maître sur l’esclave, du gouvernant sur le gouverné, de l’homme sur l’animal. Et le concept de liberté si chère à nos rhéteurs boursouflés de grands principes ne peut s’entendre hors de la dialectique de la responsabilité et de l’exploitation : exploitation du faible par le fort, de l’esclave, du gouverné, de l’animal ; du pauvre aussi. Comment, hors de ce cadre moral, juger de l’élevage, même si le fermier ou le berger respecte son troupeau ? Comment juger de cette approche « pastorale » de la politique, c’est-à-dire religieuse, où le gouverneur des âmes ou des corps garde son troupeau, et veille à ramener dans son sein clos toutes les brebis égarées. Relisons avec attention, et comme un texte philosophique, la fable de Daudet qui nous conte l’histoire tragique de la chèvre de M. Seguin, et qui est tout, sauf une histoire pour enfants. Et puis c’est magnifiquement écrit…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *