Ecce Homo

Un C.V. pour être transparent.

Je suis né dans un milieu populaire, c’est-à-dire petit-bourgeois, d’un père cheminot et d’une mère au foyer ; et c’était déjà un manque de politesse vis-à-vis de ma famille qui avait mieux à faire ce soir de Noël que d’attendre le messie du jour. J’étais le second marmot d’une future fratrie de quatre.

Passons sur une enfance difficile pour s’attarder un peu sur une adolescence atlantique, mélancolique, entre La Rochelle et Rochefort sur Mer, soit à mi-chemin entre deux roches tendres, mais toujours à la plage.

Collège balnéaire, puis lycée dans un ancien couvent ; bac scientifique à La Rochelle. C’était bien ; mais teigneux déjà.

Classes préparatoires (math sup et math spé) à Poitiers, puis école d’ingénieur à Paris dans le Quartier Latin, à deux pas du Musée de Cluny et de la statue de Montaigne qui regarde rêveuse les jeunes passantes qui déambulent et traversent le petit square Painlevé.

Ingénieur salarié dans différentes entreprises des régions Centre et Ouest.

Marié, trois garçons. Une fierté.

Créateur d’une société d’ingénierie à Nantes en 1999.

Installé en banlieue vannetaise depuis 2003.

Je partage mon temps depuis lors entre mes activités professionnelles et un investissement philosophique de plus en plus affirmé.

J’écris, d’abord par plaisir, puis depuis les années 2000 par nécessité absolue et impérieuse.


Ecce homo

L’existence de ce blog est en lui-même un aveu difficile et socialement risqué, celui d’une double vie.
Double vie et double jeu.
Le jour, j’assume sans compter un engagement de chef d’entreprise et je présente à tous une image policée, celle d’un homme responsable aux propos mesurés et aux gestes convenus.
Mais au sortir du bureau, Double-Face montre un autre visage, mescréant philosophant, anticlérical et révolté, dialecticien radical et parfois outrancier, esprit rétif et revêche, en d’autres termes sceptique.
Et assumant l’image du personnage de comics créé pour la série Batman (celle de Harvey Dent), je ne sais quel visage – de l’homme poli comme un galet roulé ou de l’écorché dont la chair est à nue – est le plus vrai.
Je sais simplement que, balançant entre désir et nécessité, en quête de transparence et de libération, je devais prendre ce risque de me montrer sans masque – Ecce homo -, et l’assumer.


Profession de mescréance

Profession de mescréance

J’ai toujours eu des réticences à l’affiliation sectaire, même si je reconnais volontiers ma dette envers ÉPICURE et confesse surtout mes sympathies pour les écoles fondées par ZENON de Kition et PYRRHON.

Je reste d’ailleurs très marqué par la bonne vieille (mais saine) philosophie gréco-latine, philosophie qui a tout dit ou presque, et avec tant de clarté et souvent une belle élégance du propos.

Néanmoins, les textes de PAUL ou d’AUGUSTIN ne me laissent pas indifférent, même si j’ouvre aujourd’hui plus souvent un ouvrage de NIETZSCHE ou un essai d’Hannah ARENDT que ma vieille bible.

Mais, si je devais me définir philosophiquement, c’est-à-dire politiquement, j’utiliserais sans doute le terme de mescréant, assumant la désuétude du participant présent du verbe mescroire qui, par opposition à croire, signifiait en vieux français, d’abord ne pas avoir confiance, s’abimer dans cet état de perplexité, d’indécision où l’on doute de tout et de chacun, où l’on ne saurait dès lors se déterminer ; ou qui caractérise plus justement un état d’esprit, ou d’âme, où l’on se détermine, non pas sur une certitude, mais sur une impression, une intuition, ou peut-être l’envie de choisir comme on parie.

J’admets trop souvent mescroire, et ne pouvoir, pour cette raison qui tient d’abord à ma conformation psychologique, me compter parmi ceux qui savent – ou croient savoir, et partant ne pouvoir m’encarter ici ou là.

Pour cette raison, je n’ai confiance en personne et pas davantage en mon propre jugement et en mes capacités d’intuition ou d’analyse.

Je ne possède nulle créance sur la vérité, nulle certitude, peu de convictions et si peu de foi, et dès-lors toute vérité assénée ad nauseam par les médias, l’opinion publique ou les tenants de la morale bourgeoise, les rhéteurs de tout poil, me parait suspecte.

Je mescrois donc, non pas par refus de croire, ou croyant à tort – croyant si peu – mais par simple incapacité psychologique à croire.