Il y a peu, je chroniquais la RGPD pour en dire beaucoup de bien – ce qui n’est pas dans mes habitudes, s’agissant du travail législatif du gouvernement bruxellois. Aujourd’hui, je prolonge le propos en évoquant le CCPA qui me réjouit encore plus.
En effet, le gouvernement californien vient de signer le California Consumer Privacy Act, texte adopté par les deux chambres de l’État, et devant protéger les données personnelles des consommateurs des abonnés du WEB. Et cette nouvelle loi, applicable début 2020, va obliger les GAFA à modifier leur modèle économique pour leurs activités en Californie, mais dans les faits, dans toute l’Amérique Trumpienne. Car les États-Unis d’Amérique ne sont pas à l’image de l’Union des états européens. Un État y peut, sans beaucoup de complexes, tourner le dos à la politique fédérale. Et je rappelle que la Californie, l’État qui arbore un ours sur son drapeau, est classée dans le Top-Ten en matière de PIB, soit au niveau du Royaume-Uni ou du Brésil.
Cette loi va, non seulement obliger toutes les entreprises à être transparentes sur la nature des données personnelles qu’elles collectent et l’usage de cette moisson, mais va aussi les obliger à obtenir le consentement des consommateurs, pour vendre leurs données personnelles.
Je soutiens que les États-Unis restent, loin devant la France, la première démocratie au monde et le pays de la liberté : non seulement un pays libéral au plan économique, mais aussi au plan politique. Évidemment, le terme « liberal » a là-bas un sens assez éloigné de celui qu’il a en Europe, puisque se prétendre « liberal », au sens politique du terme, revient à se revendiquer comme étant à la gauche des démocrates. Et sans doute assez proche de cette jeune militante de 28 ans, Alexandria Ocasio-Cortez, qui pourrait devenir prochainement sénatrice de New York City, et qui se dit, non pas démocrate mais « socialiste ». Oui, Trump est peut-être un arbre qui cache une forêt qui mériterait d’être visitée. Décidément, l’Amérique, pays de tous les contrastes, nous réserve toujours des surprises, et continue à ringardiser la vielle Europe de Macron et Merkel, que Les Échos, ou peut-être Closer, pourraient désigner comme le couple de l’année 2018.