Hier après-midi, en revenant comme d’autres samedis de la manif vannetaise, j’ai souhaité rendre hommage à Emanuel Macron et, d’une certaine manière, lui rendre justice pour son action salutaire au service de notre pays. Car enfin, ce que notre président est en train de réussir est important, et nul autre que lui n’aurait pu l’obtenir ; et il s’est engagé dans cette voie difficile en sachant que, lui pourtant jeune allait y sacrifier sa réélection et peut-être gâcher sa carrière politique. Et il savait, en choisissant cette voie si dangereuse pour son image, qu’il ne serait pas compris et que cet énorme malentendu qu’il allait créer le recouvrirait durablement comme un linceul. Car l’homme de la rue, si prompte à céder à ses humeurs, à s’enflammer sans chercher à comprendre la subtilité du coup d’échec, un coup de maître en vérité, ne pouvait comprendre et lui rendre justice. Aussi m’appartient-il de lui rendre grâce au nom de la Nation, de la République et de la France – c’est bien La Marseillaise que l’on entend en fond sonore de mes propos.
Nos concitoyens qui firent les grandes heures d’une histoire dont la mémoire brille pour certains peuples comme un phare, étaient déprimés, plus encore, atones ; l’encéphalogramme de la nation aussi plat que les eaux de la petite mer, un jour de pétole. Ils semblaient collectivement amorphes, flottant à la dérive comme une algue décrochée de son rocher ; des veaux qu’on menait à l’abattoir, comme aurait dit certain dans un autre contexte – si je peux ajouter les comparaisons aux comparaisons. A tel point qu’ils ne sortaient plus de chez eux et semblaient conquis par la religion de l’à quoi bon. Près de 70 % d’abstention aux dernières régionales. Et c’est peut-être cela qui a conforté Emanuel Macron dans sa volonté de faire du bouche-à-bouche à ce corps malade, syncopé, qui présentait déjà tous les traits de la mort.
Bien sûr, il y avait eu Nuit-debout, mais ce sursaut qui avait été trop parisien, trop bourgeois, trop intellectuel, était si loin. Bien sûr, les hommes en jaune avaient secoué ce corps sans vie de spasmes fiévreux inquiétants. Mais, malgré la durée du traitement, ils n’avaient pas vraiment ramené le corps à la vie. Notre président, premier personnage de l’état, semble lui en passe de réussir ce tour de force : ranimer la nation, son esprit de résistance. Évidemment, il a dû mettre le paquet, montrer le visage de la dictature pour sortir les Français de leur léthargie, user de toutes les provocations, attenter plusieurs fois à leurs libertés individuelles, passer toutes bornes, présenter à tous un visage qui n’est pas le sien, celui de la dictature bureaucratique la plus dure, la plus puérile aussi. Évidemment, il a dû mobiliser tout l’appareil d’état et les médias du marché pour, tour de vis après tour de vis, mensonge après mensonge, preuve d’incompétence après preuve d’incompétence, produire du désordre et réveiller le peuple. Mais ça y est, la nation semble à nouveau respirer, ses poumons se remplir de l’air nouveau de la liberté, et ce bouche à bouche, cette ventilation artificielle l’a peut-être sauvée ; nous verrons bien sa capacité de résilience, ce qui lui reste de force. Reste à ce que ce mouvement populaire, pulmonaire, cette inspiration d’air frais qui oxygène le sang de la nation, s’amplifie encore, semaine après semaine, ne s’arrête pas, acquière une pulsation régulière, devienne une respiration puissante, vivifiante. Ce n’est pas gagné, mais, comme Emmanuel Macron, je veux y croire. Et je ferais mon petit possible, pour que le pari du Président soit gagné, que la France revive et regagne demain sa liberté. Merci au pass sanitaire, merci Monsieur le Président à votre action de choc ; que l’histoire y rende un jour hommage.