C’était dimanche. On peut s’étonner de cette idée de fêter le travail, donc les travailleurs. Et comme toutes les fêtes nationales, voire en l’occurrence, internationale, cette fête a plusieurs sens, même si son sens premier est de rendre hommage aux militants ouvriers : La Journée internationale des travailleurs (IWD, International Workers’ Day) fut une journée internationale de grève instaurée par la Seconde Internationale en mémoire du massacre de Haymarket Square à Chicago en 1886.
Cette fête m’inspire cette réflexion : il y a toujours eu une aristocratie d’en haut et une autre d’en bas, et entre les deux, une populace et une bourgeoisie. Mais il semble bien que notre modernité ait tué l’aristocratie, celle du haut comme celle du bas.
Et cette autre réflexion : le goût de la liberté, après l’honneur, caractérise l’aristocratie. Comme je l’ai déjà rappelé, notamment dans mon premier essai sur la Démocratie, c’est la loi qui crée la liberté. Sans lois, il n’y a que licence. Mais trop de lois tuent les libertés ; toute loi non absolument nécessaire est liberticide. C’est aussi le problème de la sécurité. Comment pourrions-nous parler de liberté, si nous ne sommes pas en sécurité et si l’on doit craindre en permanence de nos voisins. Mais quand cette sécurité est globalement assurée, toute perte de liberté, au prétexte d’améliorer la sécurité, doit être radicalement refusée ; surtout quand cette sécurité est celle de l’État qui la fait payer cher aux gens. Et l’aristocrate choisira toujours la responsabilité, le risque, sur le registre de « la liberté avant tout ».
Je défends, selon les principes de l’antique République romaine, une démocratie d’aristocrates, une aristocratie qui ne soit pas celle que Platon, par la bouche de Socrate qu’il met en scène dans sa « République », défend. Et pour y arriver, une désobéissance civile responsable et citoyenne.