Je découvre ce nouveau concept en patientant au pressing : concept de « soin hygiénisant ». C’est bien dans l’air du temps, un air de plus en plus irrespirable. Sans doute un soin qui élimine non seulement les acariens et les virus, mais aussi les mauvaises pensées et toutes ces hétérodoxies que l’Empire du Bien, du Bon, du Sain ne saurait tolérer ; afin que ne reste qu’une fraicheur matutinale, et une lumière crue sur le drapé froissé et taché d’humeurs pisseuses de nos nuits agitées. Sauf que cette fraicheur pue. Je vois sans doute le mal partout et j’ai, à l’évidence, un vrai problème avec la com. Mais c’est moins une question de voir que de sentir ; c’est effectivement une affaire d’odeur… Oui, tout cela pue, et je me demande si la réponse la plus responsable, la plus citoyenne, n’est pas de saboter cet Empire du Bien, comme le sous-titrait Philippe Muray dans un essai des années 80. Après, reste à le faire sans violence, à la Gandhi en quelque sorte ; et en y ajoutant un peu de mépris qui sans doute n’existait pas chez ce dernier.
Cordicolique
Laisser un commentaire