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Souvenir, souvenir…

Spinoza rappelait « qu’on ne désire pas les choses parce qu’elles sont belles, mais c’est parce qu’on les désire qu’elles sont belles ». Autrement dit, une chose n’est pas nécessairement belle en elle-même, mais possiblement désirée, désirable, aimable, belle à nos yeux amoureux. Et s’il est alors difficile de dire qu’elle est objectivement belle, suivant je ne sais quel canon, alors on déclarera lui trouver du charme.

Prolongeant cette remarque, on doit pouvoir convenir que ce ne sont pas les choses en elles-mêmes, leur vérité intrinsèque, qui forment la réalité dans laquelle nous vivons, mais le souvenir des expériences que nous en avons faite – ce que l’on nomme notre vécu – et qui a laissé une trace en nous. Cela valant d’ailleurs pour les individus comme pour les sociétés. Chaque expérience laisse ainsi dans notre chair, sous forme d’images imprimées en relief, des empreintes qui sont autant d’ornières affectives plus ou moins marquées dans une matière plus ou moins meuble. Au point que l’on peut dire que notre vécu est une sorte de catalogue d’images indexées. Mais qui ne sont pas comparables à ces photographies de nos livres d’histoire, prises par un appareil mécanique qui reproduit plus ou moins fidèlement les formes et les couleurs. Chaque image gravée dans notre inconscient est en effet indexée, colorée par le climat affectif, émotionnel, dans lequel l’expérience a été vécue : prise de vue, prise de vie, couleurs de l’été ou de l’hiver, pour des émotions allant de l’agréable au pénible, de la jouissance au traumatisme. Nous ne gardons donc pas en souvenir des gens, des lieux, des moments de vie, mais des expériences sensibles et surtout émotives. Et quand ou croit s’en souvenir, on ne comprend pas toujours qu’on en a conservé que la part subjective, émotionnelle. Et si c’est une évidence dont on pourrait se demander pourquoi la rappeler, cela reste une chose dont il faut avoir pleinement conscience. Ainsi si l’on revient sur ces pas, bien des années après une expérience négative, le lieu revisité, quelque soit sa beauté, ne pourra être revu qu’avec un sentiment de malaise, à soi seul compréhensible. À contrario, pour une personne ayant passé des vacances familiales heureuses en un lieu quelconque, ce lieu de villégiature restera pour lui charmant, indépendamment de ses qualités propres. Et cela vaudra pour d’autres expériences passées qui conditionnent fortement notre façon d’aborder de nouvelles expériences mettant le présent en relation avec le passé, ou permettant au passé de resurgir en écho dans le présent. Et si nous vivons tous dans une réalité de perceptions, celles-ci ne sont pas les fruits de processus cognitifs sensitifs et rationnels d’évaluation et, s’il y a jugement, celui-ci, loin d’être le produit d’une rationalité, procède des affects, de la passion. Nous aimons donc ou détestons alors la chose, comme le suggère Spinoza, non pas du fait de ses qualités propres, mais compte tenu des conditions, bonnes ou mauvaises, dans lesquelles nous en avons fait l’expérience. Et s’il convenait de rester avec Spinoza, on pourra rajouter sur le même registre que « S’il n’y a pas de mal en soi, il n’y a que du mauvais pour moi ».  

Il est donc difficile d’avoir une perception « objective » des choses, car nous sommes définitivement marqués, formés par notre vécu (expériences, cultures…) et retombons toujours dans les mêmes ornières quand il s’agit d’évaluer le beau, le bien, ou de juger ce que l’on aime et pourquoi on le désir. Ce qui m’a parfois amené à dire que l’individu se réduit à son vécu, son expérience, et peut-être à ses expériences phylogénétiques dont le corps garde la trace. Mais l’esprit et le corps n’est-ce pas la même chose ? Là encore, Spinoza : « L’esprit et le corps sont une seule et même chose, conçue tantôt sous l’attribut de la Pensée, tantôt sous l’attribut de l’Étendue ». Autrement dit, la pensée est la partie immatérielle, et le corps la partie matérielle d’une seule et même chose.

Et il est difficile d’échapper à une façon de voir les choses, si déterminée par des expériences affectives anciennes, si difficile de modifier les images du catalogue de notre vécu, ou de les réindexées, les teindre différemment, d’autant plus que quand on teinte un drap taché, la tache invisibilisée reste présente sous la teinture et réapparait souvent quand la couleur passe au soleil. Et compter sur une possible reconstruction rationnelle de nos souvenirs est une autre illusion, car la raison pèse peu, face à la passion des émotions. Quant à mettre la personne face à ce qui pourrait paraitre comme une erreur, l’écart entre un ressenti qui n‘est pas sans cause et une autre réalité plus objective, c’est alors contreproductif, car cela rajoute de la contrainte, du malaise à un souvenir possiblement déjà problématique. Et on ne peut ni forcer quelqu’un à aimer ce qu’il n’aime pas pour des raisons qui ne tiennent qu’à lui, sans qu’il ressente cette injonction de jouir comme une violence, ni dénigrer ce qu’il apprécie sans qu’il ne ressente une sorte de trahison.

Je traversais cette après-midi une station balnéaire vendéenne que je n’aime pas, pour de mauvaises raisons, je veux dire des raisons personnelles ; et je remarquais une villa que je trouvais avoir beaucoup de charme et où je me serais imaginé, bronzé sur la terrasse, une bière à la main, relisant Spinoza ou Nietzche en attendant l’heure de la baignade en mer. Mais, à bien y repenser, j’ai bien vu que cette villa, assez médiocre par ailleurs, ressemblait beaucoup à celle de mon oncle, où, jeune adolescent, je passais mes vacances à Ronces-les-Bains, avec mes tantes, ma cousine plus âgée. Que de bonheur passé chez cet oncle peu présent, mais que j’aimais beaucoup !

Léger comme l’été

Oui, il y a deux jours, spleen en été, nuages noirs et pluie froide. Secouons-nous… et parlons de choses plus légères ; et quoi de plus léger à la brise d’été que la tenue d’Adam avant la chute ? Les médias s’en font régulièrement l’écho – comme un marronnier à contre-saison : de plus en plus de nos concitoyens aspireraient à vivre nus ; et les villages de vacances naturistes, comme les plages qui vont avec, auraient leurs croissantes faveurs. Qu’en penser, qu’en dire, alors qu’il y a beaucoup d’angles d’attaque ?

Mais, d’abord, ayant comme première référence politique Élysée Reclus, qui, au XIXe, le pratiquait, je ne peux qu’avoir une forme de sympathie pour ses adeptes. Et puis je vois bien dans ce dépouillement des codes sociaux, vestimentaires, un pied de nez irréligieux et une forme de revendication libertaire, de rapprochement égalitaire, démocratique. Tous nus, tous bronzés, tous égaux sous le soleil dans une simplicité de premier jour. Remarquons qu’en règle générale, on meurt habillé – habillé pour quoi, un suaire pour quelle cérémonie, quel voyage ? –, mais on nait nu, comme si, la d’où l’on vient, il n’y avait pas besoin de se cacher. D’ailleurs le corps nu du nouveau-né, innocent et sans pudeur, ne trouble pas.

Je pense que ce retour au corps est non seulement naturel, mais assez salutaire à une époque où le modèle que notre système promeut passe par la dématérialisation de relations le plus souvent médiatisées par des écrans qui font écrans entre les gens et ne leur donnent à voir que des images plus ou moins manipulées. Et nous en sommes réduits à communiquer moins des idées, des sentiments, des émotions, que des données numérisées qui seront stockées, je le dis en passant, non pas dans un ciel plus ou moins nuageux (cloudy), mais dans des bâtiments de béton et de fer ancrés dans le sol. Et dans ce monde qui se dit virtuel, mais n’est qu’artificiel et immatériel, chacun est même invité à s’inventer un avatar et à s’effacer derrière cet être non pas de chair et de sang, mais d’octets et de pixels. Et dans ce processus de dématérialisation dont les deux objectifs sont de faciliter l’exploitation des hommes et l’enrichissement des plus riches, ce sont aussi les corps qui disparaissent. Au moins, avec les naturistes, les corps ne sont plus invisibilisés, mais découverts ; pour être sans doute découverts par les autres, mais surtout redécouvert par soi. Et le corps ne triche pas, même si, en le tatouant… Par exemple, à poil, il n’est plus possible de trop gloser sur le genre, et de prétendre que le sexe est une construction sociale. Nus, on sait bien à qui on a affaire, un garçon, une fille… C’est simple comme l’appareil qui est alors le nôtre. Et de ce point de vue qui transperce la pudeur, la nudité simplifie les rapports en réduisant la relation à l’essentiel : un corps, une voix, un regard.

 Mais je ne veux pas vous quitter sans faire un certain rapprochement, assez facile et tentant, entre le port du voile, de la burqa, et la nudité naturiste ; tout cela, évidemment, dans l’espace public. Chacun étant libre d’exprimer ses convictions religieuses et philosophiques, mais jusqu’à un certain point qui fait débat. Et si le choix, pour une femme, de ne dévoiler que ses yeux, correspond bien à une éthique spirituelle, on peut mêmement considérer que le fait de ne cacher sous des lunettes de soleil que les yeux, pour dévoiler tout le reste, correspond à une autre éthique de même ordre, aussi éloignée et aussi proche de la première que l’extrême droite est politiquement proche de l’extrême gauche. Mais il y a aussi ce qu’il est convenu de nommer les « bonnes mœurs » et qui ne sont que les mœurs culturelles, donc souvent religieuses de la nation, au prétexte de privilégier la cohésion nationale, donc la paix sociale.

Ces derniers développements montrant assez bien que les deux questions se posent légitimement, pareillement, mais à une exception près. Les rapports de force, liés à la démographie et à la peur engendrée par l’islamisme, font que si les pouvoirs publics, par lâcheté, sont prêts à beaucoup céder au voile, ils ne sont par contre pas décidés à en faire autant pour la nudité. Pourtant, afin de contenter tout le monde, on pourrait par exemple décider qu’un jour par semaine, par mois ou par an, le port vestimentaire est vraiment libre, sous toutes ses formes. Mais je vois un autre argument qui plaide pour le voile et contre la nudité. On sait que le pouvoir appartient à l’attelage fatal du Marché et de la Bureaucratie. Et le Marché, la mode, peut faire de l’argent avec le voile islamique ou la burqa, beaucoup moins avec la nudité qui, par nature, se moque de la mode. Il est donc probable que la nudité deviendra acceptable, quand le Marché sera convaincu que c’est un Marché et que les couilles des naturistes peuvent être en or.

Spleen en août

De l’amitié à l’affection, il n’y a qu’un pas, celui de l’engagement. Et s’il y a possiblement une grâce, au sens chrétien du terme, une possibilité d’être sauvé de la pourriture, de ce que l’on nomme parfois pesanteur, parfois entropie, une possible grâce en quelque lieu temporel et relationnel, non pas au bout du chemin, mais au détour d’une sinuosité, c’est d’affection qu’il s’agit. « La pesanteur ou la grâce » pour m’inspirer du titre d’un recueil de textes de Simone Weil… qui ne cessent de me perturber…. Être condamné ou sauvé.

Je continue à prétendre, sans trop plus savoir ce que cela veut encore dire, que je ne suis pas croyant, mais si Dieu et Diable sont des images qui peuvent faire sens, c’est en affirmant que d’un côté se situent l’amour et le respect, et de l’autre la haine et le mépris. Amour et respect, nous voilà de retour à l’affection et à la grâce de la rencontre. On peut sans doute tout supporter, ou du moins tant de choses laides, tant de moments stériles, mais à condition d’être compris, c’est-à-dire d’exister dans un autre regard, Dieu si l’on y croit, un animal de compagnie peut-être, un ami véritable surement… Sans quoi l’affection n’est qu’un faux semblant, une politesse de l’âme. Non pas que je conteste la politesse, qui devrait être l’éthique première de toute personne responsable, mais j’attends plus que cela… de l’affection, une attention sincère. Mais pourquoi vous ennuyer avec tout cela ? Je vous l’avoue, ma solitude me pèse souvent, comme son corps au pendu… c’est un gouffre que ni ma vie sociale ni ma vie familiale ne peuvent remplir. C’est dit, même si c’est folie de le dire ainsi, de le dire ici – mais qu’importe, je ne suis pas lu…

Je m’en faisais l’amère remarque : un vieux fou est condamné deux fois par la vie : il est vieux, ce dont il se passerait bien, et il est fou… est-ce bien sa faute ?

Un peu d’humilité

On aura peut-être remarqué que souvent je semble passer à côté. C’est juste… et c’est souvent un choix « éditorial ». Tout le monde semble en effet aujourd’hui ne s’intéresser qu’à cette question posée aux Français : peut-on reconduire « une équipe qui perd », animée par un chef d’État qui en sept années a réussi à mener la nation dans une impasse chaotique, ou faut-il se résoudre à faire le choix entre la peste et le choléra ? Bon dimanche ! Mais tout étant dit sur cet exercice périlleux de citoyenneté, je préfère m’interroger sur les fins de la politique et la notion de progrès. Après tout, notre Président n‘a-t-il pas parfois réduit le débat à cela… Les progressistes, plutôt jeunes et disruptifs, En Marche sur le chemin de l’Histoire versus les conservateurs, vieux, ringards et déconnectés, incapable de prendre la route ou le train de l’Histoire. Et la question qui me préoccupe est de savoir, précisément à l’époque où la puissance individuelle d’agir semble réduite à rien dans un monde global, mécanisé, aux économies interdépendantes, si un homme, une femme politique providentiels peuvent encore prétendre changer le monde ; ou si nous en sommes réduits à nommer aux plus hautes responsabilités des énarques rompus aux relations publiques, dont la seule marge de manœuvre serait sur le plan sociétal, car tout le reste serait déjà inéluctablement « plié ».

Pour faire court, rappelons que les théories scientifiques, qui permettent d’appréhender, c’est-à-dire de décrire et de prévoir des phénomènes qui semblent régis par des lois de causalité, ont profondément bouleversé la philosophie. Notamment la vision que nous pouvons avoir de l’Histoire et du Progrès. Je pense précisément à la théorie de l’évolution que Darwin nous a laissée : à savoir que l’évolution ne résulte pas d’un « projet » au service d’une « fin » – vision théologique –, mais d’adaptations conjoncturelles du vivant à son milieu avec trois principes : «  la lutte pour l’existence (des individus et des espèces ; donc aussi des sociétés), le principe de divergence (dont la forme est aléatoire et qu’on pourrait nommer principe ou capacité d’invention), le principe d’utilité » (ou d’efficacité, qui capitalise ce qui sert ou marche, et finit par rejeter ce qui n’apporte rien ou n’est pas viable).

L’essentiel de ce que je retiens est donc que le vivant semble, en matière de devenir, n’avoir d’autre volonté que de survivre et de s’adapter. Mais Darwin s’intéressait à l’évolution des espèces vivantes dans une perspective de long terme et hors du champ politique ; et je ne cherche pas à lui faire dire ce qu’il n’a pas dit.

Car là où l’homme intervient de manière singulière, c’est qu’il rajoute à ces principes naturels (notamment la lutte pour sa survie et d’adaptation au milieu – on le voit face au dérèglement climatique) le principe de responsabilité. En effet l’homme est le seul animal à posséder à ce niveau significatif une sensibilité, une conscience morale dont l’esprit de responsabilité est l’autre nom. Et si l’homme évolue « naturellement » de manière corrélée avec l’évolution de son environnement, il est aussi celui qui modifie cet environnement qui est aussi celui de toutes les espèces : par l’urbanisme, l’architecture, l’agriculture, en polluant durablement les océans ou, au contraire, en protégeant et sanctuarisant certains espaces naturels. Et, étant en capacité de faire des choix éthiques, il peut intervenir en redonnant une axiologie à l’Histoire et sur le cours naturel et aléatoire de l’évolution des choses. Et d’une certaine manière, après avoir inventé une utopie divine et l’avoir nommé Dieu, afin de ne pas sombrer dans un désespoir fatal, il peut travailler à l’avènement d’un homme nouveau dans le meilleur des mondes possibles, dans la perspective de devenir à l’image et à la ressemblance de son utopie – la fin de l’histoire et le premier homme… Mais le chemin de l’Histoire est long, chaotique, et pavé de bonnes intentions. Et le seul viatique indispensable à ce long voyage vers cet horizon qui semble toujours s’éloigner est un esprit d’humilité. Nos candidats primo ministrables en ont-ils ?

De l’amour à la politique

Je voulais vous parler à nouveau d’amour… comme si le sujet politique me lassait. Mais ce n’est sans doute qu’une autre façon de toujours ressasser.

Essayant de le mieux définir, j’avais écrit dans un moment d’apparente lucidité « l’amour comme attachement désintéressé et comme raffinage et sublimation du respect », et j’avais clos cette courte réflexion en pensant au Jésus du Nouveau Testament : l’amour comme éthique…

J’étais content de ces quelques mots. Et puis, à la relecture, à la lumière crue de l’aube, j’ai bien vu les limites de ce que j’avais écrit : cela ne sonnait plus vraiment juste ; et j’ai laissé ces notes de circonstance sur mon bureau. Et puis, plus tardivement, lisant un court texte de Simone Weil « La Personnalité humaine, le juste et l’injuste », paru fin 1950 dans la revue « La Table ronde », je lis cela : « L’esprit de justice et de vérité n’est pas autre chose qu’une certaine espèce d’attention, qui est pur amour ». Et j’ai compris ce qui sonnait faux dans ma formule de la veille : écrivant “l’amour comme attachement”, c’est “amour comme attention” que j’aurais dû dire. C’est ainsi que l’on mesure la largeur et la profondeur du fossé entre le presque vieillard que je deviens un peu plus chaque jour, si lourd, et l’enfant lumineuse que je retrouve dans ce texte, toute la distance entre la médiocrité et le génie… Et elle me ramène à la politique, me faisant une fois de plus la leçon, en me rappelant que « le droit est par nature dépendant de la force » et qu’il n’a donc pas de « relation directe avec l’amour ». Et d’opposer l’esprit de Rome, fondé sur le droit, et celui de la Grèce antique, sur l’idée de justice. Et de conclure ainsi : « Au-dessus des institutions destinées à protéger le droit, les personnes, les libertés démocratiques, il faut en inventer d’autres destinées à discerner et à abolir tout ce qui, dans la vie contemporaine, écrase les âmes sous l’injustice, le mensonge et la laideur. Il faut les inventer, car elles sont inconnues, et il est impossible de douter qu’elles soient indispensables ».

Au moment où nos concitoyens européens sont appelés aux urnes, tout est dit à qui veut relire ce texte. Libre à chacun de perdre son temps avec ces élections et de se passionner, comme certains le font, pour telle compétition des Jeux olympiques : il y aura du sport, un peu de suspens, de l’émotion chez ceux qui vivront dans leur âme le sentiment d’avoir perdu ou gagné. Mais la vraie question politique est ailleurs, c’est celle du bonheur. Comment abolir en Europe tout ce qui, dans la vie contemporaine, écrase les âmes sous l’injustice, le mensonge et la laideur ? Quel homme ou femme politique s’en soucie un tant soit peu ? Quel leader religieux est crédible sur ce thème ?