Une élection pour quoi ?

On pourra se passer de lire la présente chronique. Car je n’ai rien à dire de cette nouvelle élection présidentielle tant elle m’inspire peu. Je m’interroge simplement sur le sens de tout cela. On nous a expliqué depuis des mois qu’à l’issue du premier tour, on retrouverait les deux mêmes que la fois dernière : des heures de discours sur toutes les chaînes pour nous l’expliquer. C’est fait. Ce vote, couteux à organiser, n’a donc servi à rien ; il suffisait de qualifier les sondeurs et de s’en tenir à leurs dires. Ceux qui se sont déplacés l’ont donc fait inutilement. Avec ou sans eux, c’était pareil.  On nous annonce qu’Emmanuel Macron va gagner dans une semaine, bien qu’il n’ait annoncé aucun programme, mais des promesses contradictoires. Nous n’avons aucune raison d’en douter. Reste à savoir si l’écart sera plus ou moins grand. Mais ça changera quoi ? Reste le troisième tour. Mais on nous annonce une énorme abstention, c’est-à-dire une non-représentativité de la future Assemblée nationale. Tout ça pour ça … Il y aurait donc un devoir national à se mobiliser pour participer à un processus parfaitement stérile qui doit nécessairement aboutir à la reconduction d’un monarque, sans réelles valeurs, sans idées personnelles, sans étoffe, mais qui, à l’évidence est dans l’air du temps et donne une assez bonne image, mais triste, de ce que les Français sont devenus : des consommateurs embourgeoisés et dociles. Car sur les valeurs, c’aurait pu être l’occasion d’en parler, d’une manière très concrète ; mais qui en parle. La décence, par exemple, ce qu’Orwell nommait « décence ordinaire ». On apprend que le Directeur Général d’AXA, Thomas Buberl, pourrait gagner (salaire fixe, plus primes et actions gratuites) 6 900 000 €, soit 359 fois le SMIC. Cette personne « vaudrait » donc près de 360 fois un ouvrier de base. Est-ce décent ? Quant à M. Tavares, patron de STELLANTIS, sa valeur serait de 3 430 quidams payés au SMIC, soit 66 000 000 €. Qu’on imagine, un salarié payé 66 millions. Son salaire étant presque équivalent à la masse salariale de son usine d’Aulnay-sous-Bois (3 500 salariés). C’est un problème de valeur, de décence. Quel candidat en parle ?

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