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La saison ds expos

Oui, l’été, c’est bien la saison des expos, notamment en bord de mer. Et je ne parle évidemment pas de celles des épidermes dorés des estivants, mais des galeristes qui ouvrent largement leurs boutiques de luxe aux bourgeois en vacances ; et j’en sors, une expo d’art contemporain, en l’occurrence un sculpteur qui fait des trucs branchés, à l’américaine, comme on en voit à la télé – à la Jeff Koons… des sculptures qui s’apparentent d’ailleurs à des performances, et qu’on dirait conçues par une IA sur un Photoshop 3D. On ne devrait pas confondre art et spectacle, la performance étant toujours du domaine du spectacle, éphémère ou pas, vivant ou déjà mort…

Mais dans une société du spectacle, on est moins sensible à l’art qu’au spectacle, et d’ailleurs, notre ministère de la culture, sauf parfois pour momifier le premier, supporte surtout le second, et s’il souhaite évidemment (c’est son job) enculturer les gens, quitte à y mettre de la vaseline, c’est moins pour les rendre sensibles à l’art que pour les embarquer dans cette grande fête médiaticoculturelle qui n’arrête jamais son bruit de fond – comme la musique dans les supermarchés, sauf évidemment pour passer un spot vantant le prix des saucisses de Montbéliard du rayon charcuterie –, ses boutiques restant ouvertes jour et nuit car le Marché ne dort jamais. Oui, il faut éduquer les masses, quitte à utiliser tous les artifices de la com, ou, comme dans ces séries télévisées, faire s’esclaffer le spectateur au bon moment, empêcher qu’il ne réagisse à contre-sens en utilisant des rires préenregistrés. J’imagine qu’il ne faudra pas trente ans pour qu’un major américain nous propose une comédie de Molière, jouée en costume moderne, enregistrée dans une grande ville de la côte Ouest, avec, rajoutés sur la bande-son, des rires là quand il en faut. Elle est pas belle, la vie ?

C’est ainsi que si un ministre de circonstance a inventé, il y a maintenant quatre décennies, la Fête de la musique, c’était moins pour la musique que pour la fête… le spectacle de rue … une kermesse populaire qui permet une nuit par an à chacun de taper sur des casseroles sans risquer de se retrouver au poste.

Du spectacle et de l’aménagement policé de notre vie, de notre cadre de vie ! Je pense aussi à Buren, immense plasticien, et qui a aussi œuvré à Nantes, sur les quais. C’est du spectacle, et de qualité, des aménagements urbains parfaitement à leur place sur une place, devant un musée, un bord de quai, un rond-point. Comme aussi le pouce de César, ou plus précisément les pouces, car si je visualise particulièrement à celui de la Défense, il en a semé d’autres, dont déjà celui du rond-point de Bonneveine dans sa ville natale. J’imagine que Jack Lang en était ravi, même s’il aurait préféré sans doute un phallus, une belle bite sur un quai breton… Qu’on n’y a on pensé ? César avait de l’humour, il aurait adoré, et on aurait demandé à Sandrine Rousseau de l’inaugurer… vous savez, le drap qui couvre l’œuvre et qu’on fait glisser pour découvrir l’objet géant et magnifié aux yeux ébahis et admiratifs des badauds. Oui, c’est les vacances, et j’y ai droit aussi…