Notes de lecture

J’avais prévu de vous reparler du petit dernier de Michel Onfray : « Patience dans les ruines » …. J’y viens… et déjà pour vous dire le plaisir que j’ai, chaque fois, à lire ce philosophe de prédilection avec lequel je partage, sur le plan des idées, tant de choses.

Remarquons déjà que si la philosophie est le métier d’Onfray, créateur de « l’Université populaire de Caen », une démarche profondément politique, métier qu’il pratique et où il excelle depuis longtemps, sa vraie vocation est la littérature. Mais le sait-il ? Et dommage, d’une certaine manière, que son métier, si prenant, l’ait tenu trop loin de cette vocation. Mais c’est le cas de beaucoup d’entre nous.

Pour l’essentiel, ce que je voulais redire ici, non pas qu’il le dise en ces termes, ou le dise tout court, mais il le démontre – son échange de lettres avec le supérieur du Monastère de Lagrasse, le Père Michel, qui clôt ce court ouvrage, inspire ma remarque un peu définitive : On ne peut pas plus traiter de l’irrationnel de la foi avec les outils de la raison, qu’on ne pourrait décrire avec des instruments de mesure physique (le décamètre, la balance, le microscope, etc.) des objets immatériels. Religion et physique participent de deux épistémologies qui ne peuvent se rencontrer, se superposer ; quoi que semblaient en dire les scolastiques. Et si le langage vulgaire, celui fait de mots et de phrases capables de décrire des paysages et de construire des syllogismes est adapté, par défaut, à un usage trivial de la pensée, la religion a besoin de parler en images, symboles, paraboles… Quant à la science, elle a besoin d’un autre langage, plus logique, plus binaire – celui qui distingue le vrai du faux – celui des mathématiques qui veut qu’un plus un fasse deux. Il fallait donc bien que physique et métaphysique s’affirment, à un certain moment, de manière singulière, et seule la physique quantique semble pouvoir peut-être réconcilier un peu les deux.

En d’autres termes, il y a un fossé entre croyants et incroyants que seule peut combler singulièrement la grâce.

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